La publicité nous manipule-t-elle ? Première partie : les preuves scientifiques
Quatre mécanismes, mis en évidence par les chercheurs montrent que la publicité et la communication commerciale peuvent exercer une influence et manipuler les citoyens.
La Stratégie nationale pour l’alimentation, la nutrition et le climat (SNANC) est prévue par la loi Climat n°1104-2021, dans la continuité des recommandations de la Convention Citoyenne pour le Climat. La loi exigeait une publication de la SNANC pour juillet 2023.
Finalement annoncée à l’occasion du Salon International de l’agriculture en 2025 et désormais mise en consultation, la première mouture de la SNANC compile 82 actions au service de 20 objectifs, ainsi que 7 objectifs chiffrés pour 2030 et 15 actions phares dont la mise en oeuvre est prévue dans les prochains mois.
Globalement, les thématiques et les objectifs de la SNANC correspondent dans les grandes lignes aux recommandations de la société civile, ce que nous saluons. La Stratégie marque un réel progrès vers la définition et la mise en oeuvre d’une politique de l’alimentation qui nécessite une approche interministérielle, pour tenir compte de l’ensemble des enjeux écologiques, de santé, agricoles et sociaux qu’elle soulève.
Elle présente l’intérêt de mobiliser des leviers qui dépassent les seuls dispositifs d’information et de sensibilisation du consommateur : des mesures qui visent le changement de l’offre et de nos environnements alimentaires pour les rendre plus favorables à la santé et à la durabilité, ciblant les industriels, les distributeurs et le secteur de la restauration hors-foyer.
Des mesures centrales sont absentes ou trop timorées pour une stratégie à la hauteur des enjeux auxquels elle s’attaque.
Par comparaison avec une version antérieure, le texte mis en consultation ce mois d’avril a été amputé d’une mesure centrale et prioritaire, à savoir l’Action n°31 visant à “Réduire efficacement l’exposition des enfants et des adolescents aux publicités et parrainages pour des produits trop gras, sucrés, salés, sur les différents médias (traditionnels et numériques) par un renforcement à terme du cadre réglementaire”, suite à un arbitrage de Matignon. Un choix qui contraste avec la décision du gouvernement britannique d’interdire la publicité pour la malbouffe sur internet et à la télévision en journée à compter du 1er octobre 2025.
7. Interdire la publicité et le marketing pour des produits trop gras, trop sucrés et trop salés, en particulier lorsque ces activités ciblent les enfants, et obliger l'affichage du Nutri-score sur les emballages des produits alimentaires et dans toutes leurs publicités.
8. Encadrer les promotions alimentaires sur l’ensemble des supports promotionnels des distributeurs, selon les recommandations du PNNS (Programme national nutrition santé) et en incluant une part de produits biologiques hors ultratransformation.
Quatre mécanismes, mis en évidence par les chercheurs montrent que la publicité et la communication commerciale peuvent exercer une influence et manipuler les citoyens.
La publicité ne produit pas que des effets sur l'image des marques et la vente des produits, elle a des conséquences préjudiciables sur d'autres aspects humanistes et sociétaux, au centre desquels la …
En raison de ses aspects délétères, la communication commerciale pour des produits à teneur élevée en gras, sucre et sel doit être davantage régulée. Elle contribue depuis plusieurs années à la massification de mauvais comportements nutritionnels et …
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