Des stratégies de neuromarketing imparables à l’origine d'importants problèmes de santé publique
Les stratégies d'influence de la publicité se sont complexifiées durant la seconde partie du 20ème siècle. Elles combinent généralement plusieurs des méthodes, articulant le levier socio-culturel de la valorisation de certains produits et comportements dans des groupes sociaux, et les leviers psychologiques plus profonds ou « mécanistes » : la psychologie des profondeurs, les biais cognitifs, etc.
Mais depuis deux décennies, suite au développement des technologies d'imagerie à résonance magnétique notamment, l'industrie fait de plus en plus appel aux neurosciences pour favoriser les évaluations et les préférences des individus pour certaines marques, en jouant sur la mémoire et les attitudes dites « implicites ».
Les publicités qui sont uniquement perçues dans le champs de vision périphérique, telles que les bannières publicitaires autour des colonnes éditoriales sur un média en ligne,sont celles que les internautes n'ont pas conscience d'avoir vu et indiquent en tout cas avoir oubliés.Pourtant, on sait désormais que ces publicités restent stockées dans leur mémoire implicite au moins 3 mois après une exposition répétée, période durant laquelle leur attitude à l'égard de la marque en question est modifiée favorablement.1
De fait, l'industrie de la « malbouffe » s'appuie fortement sur le neuromarketing pour soutenir la consommation de ses produits. Or il est désormais acquis, sur le plan scientifique, que la publicité contribue de manière significative au phénomène de surpoids, qui est un facteur important de cancers, de diabète et de maladies cardiaques.Et ces problèmes de santé sont en croissance permanente...
1. D. Courbet; M-P Fourquet; R. Kazan; J. Intartaglia. The Long-Term Effects of E-Advertising: The Influence of Internet Pop-ups Viewed at a Low Level of Attention in Implicit Memory. Journal of computer-mediated communication, 07 octobre 2013. Lien : https://doi.org/10.1111/jcc4.12035